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Crédits d'impôt
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Regard fiscal
Malgré une sanctuarisation annoncée à l’occasion de ce quinquennat qui se termine, l’année 2022 voit se concrétiser des mesures restrictives impactant le Crédit d’Impôt Recherche et le Crédit d’Impôt Innovation. En effet, les Lois de Finances 2020 et 2021 ont toutes deux prévues des coups de rabots.
Au cœur de ces mesures qui visent à restreindre l’assiette de CIR éligible : les dépenses de recherche externalisées.Année électorale oblige, la Loi de Finances pour 2022 fut un peu moins ambitieuse qu’espérée pour la promotion des mesures fiscales accompagnant le financement de la dépense de recherche des entreprises. Elle comprend toutefois des mesures qui tentent de « compenser » les écueils des Lois de Finances précédentes.
Rappelons en préambule, statistiques du MESRI à l’appui, que l’évolution de l’effort R&D en France reste positive. Ainsi, même si nous pourrions toujours souhaiter que ces évolutions soient plus marquées, la dépense intérieure de recherche et développement expérimental (DIRD) s’établit à 53,4 milliards d’euros (Md€) en 2019, en hausse de 1,6 % en volume par rapport à 2018. Cette augmentation résulte principalement de la progression des dépenses de recherche et développement expérimental (R&D) des entreprises (+ 2,2 %). Celles des administrations ont aussi progressé, mais plus faiblement (+ 0,5 %).
Espérons que les trois principales mesures législatives, explicitées dans le cadre de notre webinaire, permettent d’accompagner, de manière efficace, nos entreprises dans le financement de leur recherche et leur innovation.
Vous pouvez voir (ou revoir) le webinaire dédié en cliquant sur le lien ci-dessous
L’ambition de ce nouvel impôt est la compensation de la fin du doublement des dépenses de recherche externalisées vers des
organismes publics ou assimilés dans l’assiette du CIR.
Source: MESRI
Son entrée en vigueur est corrélée à celle qui implique la fin du doublement des dépenses de sous-traitance publiques, soit le 1er janvier 2022.
La création d’un nouvel article au sein du Code Général des Impôts : l’article 244 quater B bis du Code Général des Impôts.
Nous sommes toujours dans l’attente du Décret d’application.
Ce nouveau crédit d’impôt concerne les travaux
Le nouveau CICo ne peut concerner des contrats déjà conclus ou des travaux de recherche déjà débutés avant le 1er janvier 2022. La conclusion des contrats de collaboration de recherche concernés par le CICo doit intervenir entre le 1er janvier 2022 et le 31 décembre 2025.
CIR | CICo |
Une opération de recherche est menée dans le cadre d’une collaboration dans les conditions suivantes : |
Il doit être préalable à l’engagement des travaux de recherche menés en collaboration ; |
✓ les parties poursuivent un objectif défini en commun ; ✓ la collaboration est fondée sur une répartition du travail ; ✓ les parties partagent les risques (notamment financiers, technologiques et scientifiques) ; ✓ les parties partagent les résultat |
Les dépenses de recherche y afférentes doivent être facturées par les organismes de recherche à leur coût de revient ; |
Les termes et conditions d’un contrat de collaboration de recherche, concernant notamment les contributions à ses coûts,le partage des risques et des résultats, la diffusion des résultats, les règles d’attribution de droits de propriété intellectuelle (DPI) et l’accès à ceux-ci, doivent être conclus avant le début du projet. |
Il doit définir : ❖ l’objectif commun poursuivi, ❖ la répartition des travaux de recherche entre l’entreprise et les organismes de recherche, ❖ les modalités de partage des risques et des résultats. Les résultats, y compris les droits de propriété intellectuelle, ne peuvent être attribués en totalité à l’entreprise |
Dans le cadre d’une collaboration de recherche, une entreprise partie à la collaboration peut intégrer dans la base de calcul de son CIR les montants facturés par une autre partie à la collaboration, sous réserve qu’il s’agisse de dépenses éligibles, que ce flux financier soit prévu par l’équilibre du contrat de collaboration et que la partie qui émet la facture n’intègre pas ces dépenses dans son propre CIR. Il est précisé que les montants facturés n’intègrent pas de marge. | Les dépenses facturées par les organismes de recherche au titre des travaux de recherche ne peuvent pas excéder 90 % des dépenses totales exposées pour la réalisation des opérations prévues au contrat ; |
Il doit permettre un droit de publication par les ORDC des résultats de leurs propres recherches conduites dans le cadre de cette collaboration. |
|
Quelques éléments de comparaison : un réel écart
CIR Véritables opérations de recherche et de développement (R&D), nettement individualisées, confiées dans le cadre : |
CICo
Opérations de recherche réalisées dans le cadre Un constat : la compensation de la fin du doublement de la sous-traitance publique dans le CIR n’est pas réalisée par le CICo |
ORDC signifie Organismes de Recherche et de Diffusion des Connaissances.
Le cocontractant des entreprises déclarantes doit être :
Ces organismes seront agréés par le ministre chargé de la recherche selon des modalités définies par décret (liste et décret en attente de diffusion).
En présence d’un contrat de recherche collaborative, il faudra analyser le dispositif fiscal le plus incitatif pour l’entreprise concernée.
CIR | CICo |
30 % pour toutes les entreprises | 40 % pour les ETI et Grands comptes |
5 % pour la fraction des dépenses de recherche supérieure à 100M€ | 50 % pour les PME |
50 % pour les dépenses de recherche exposées dans des exploitations situées dans un département d’Outre-Mer | Pas de spécificité pour l’Outre-Mer |
CIR | CICo |
Imputation sur l’impôt sur les bénéfices dû par le contribuable au titre de l’année au cours de laquelle les dépenses de recherche prises en compte pour le calcul du crédit d’impôt ont été exposées. | Imputation sur l’impôt dû par l’entreprise au titre de l’année au cours de laquelle les dépenses de recherche prises en compte pour le calcul du crédit d’impôt ont été facturées par l’organisme de recherche. |
Remboursement : ➢ Immédiat pour certains déclarants (comme les PME, JEI…) ➢ À l’issue du délai d’imputation pour les autres entreprises. |
Remboursement : ➢ Mêmes termes que pour le CIR |
Groupe intégré : substitution de la mère aux sociétés de son groupe pour les crédits d’impôts constatés en cours d’intégration fiscale. | Groupe intégré : même termes que pour le CIR. |
Un lien avec le plafond du CIR relatif à son taux :
Pas d’effet d’aubaine pour les grands groupes : le seuil de 100 M€ au-delà duquel le taux du CIR est abaissé de 30 % à 5 % doit s’apprécieren prenant en compte les dépenses ouvrant droit au crédit d’impôt en faveur de la recherche collaborative.
Un lien avec le seuil minimum du volume de dépenses de recherche de la Jeune Entreprise Innovante
(JEI) : les sommes ouvrant droit au CICo sont intégrées dans le calcul du ratio de dépenses de recherche utilisé pour apprécier le statut de JEI (ce qui n’est pas le cas pour les dépenses d’entreprises innovantes éligibles au Crédit d’Impôt Innovation).
Les particularités du contrôle du CIR s’appliquent au CICo :
Les critères d’éligibilité ont peu changé, en dehors de « l’âge » de l’entreprise et des dépenses CICo
Loi de finances pour 2022 : Désormais l’entreprise doit avoir moins de 11 années d’existence, le statut étant définitivement perdu à compter du 11ème anniversaire de l’entreprise.
Jusqu’au 31.12.2022 | À partir du 01.01.2023 et jusqu’au 31.12.2024 |
Amortissements d’immobilisations affectées à la conception de prototypes ou installations pilotes de nouveaux produit | Amortissements d’immobilisations affectées à la conception de prototypes ou installations pilotes de nouveaux produits |
Dépenses de personnel | Dépenses de personnel |
Dépenses de propriété industrielle | Dépenses de propriété industrielle |
Dépenses externalisées auprès d’entreprises agréées | Dépenses externalisées auprès d’entreprises agréées |
Frais de fonctionnement (43% Dépenses de personnel – 75% dépenses d’amortissement) |
Jusqu’au 31.12.2022 | À partir du 01.01.2023 et jusqu’au 31.12.2024 |
Taux de droit commun : 20% | Taux de droit commun : 30% |
Taux majoré d’Outre-Mer : 40% | Taux majoré d’Outre-Mer : 60% |
Taux majoré Corse : 35 % pour les moyennes entreprises (depuis 2020) |
Spécificité taux corse ? |
Taux majoré Corse : 40 % pour les petites entreprises (depuis 2020) |
Spécificité taux corse ? |
Jusqu’au 31.12.2022 | À partir du 01.01.2023 et jusqu’au 31.12.2024 |
Droit commun : 80 000 € (400 000 € x 20 %) | Droit commun : 120 000€ (400 000 € x 30%) |
Outre-Mer : 160 000 € (400 000 € x 40 %) | Outre-Mer : 240 000 € (400 000 € x 60%) |
Petites entreprises Corse : 160 000 € (400 000 € x 40 %) | Spécificité taux corse ? |
Moyenne entreprise Corse : 140 000 € (400 000 € x 35 %) | Spécificité taux corse ? |
ABGI reste mobilisée pour répondre à toutes vos questions sur les nouvelles applications de la Loi de Finances 2022.
Olivia CERVEAU-REYNAUD
Directrice Fiscale, Associée
ABGI