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Dans un monde toujours plus connecté et internationalisé, les communications en langues étrangères sont plus que jamais primordiales. Si d’un point de vue digital, des innovations technologiques ne cessent de voir le jour et si la capacité à discuter en temps réel avec une personne à l’autre bout de la planète fait maintenant partie d’une réalité quotidienne ; il est intéressant de se demander quelle place ont les langues étrangères dans ce nouveau paysage mondial 100 % connecté. À l’heure où applications sur smartphones et sites internet pour apprendre des langues étrangères en parfaite autonomie fleurissent (Duolingo, Babbel, etc.), il semble incontestable que cet engouement est la preuve que les TIC ont un rôle à jouer pour parler une autre langue. De la phase d’apprentissage à la communication quasi réelle, zoom sur l’impact des nouvelles technologies sur les langues étrangères.
Dès leur apparition, les TIC ont été utilisées dans les méthodes d’apprentissage des langues étrangères. Au départ, sous des formes très traditionnelles : radio, audiovisuel, multimédia. Aujourd’hui, le monde a vu émerger de nouveaux outils numériques tels que les ordinateurs portables, les smartphones, les tablettes, permettant un apprentissage plus nomade et plus connecté. L’une des dernières nouveautés récemment apparues dans l’enseignement d’une langue est la présence de robots.
Les développements, toujours plus performants du domaine de la robotique, ont conduit des chercheurs à tester l’utilisation de robots de téléprésence pour l’apprentissage des langues étrangères . Il a été prouvé que les pratiques de communication jouent un rôle essentiel dans l’enseignement d’une langue étrangère. Et que la communication la plus utile et efficace est le langage oral, notamment avec des locuteurs dans la langue cible. Peu d’opportunités existent sur ce sujet.
Grâce à ces robots, il est possible de renforcer cette communication authentique. Et l’apprentissage s’avère meilleur et mieux retranscrit. Pour retranscrire l’authenticité d’une communication, trois options technologiques sont disponibles :
Ces derniers ont montré de vrais avantages :
Si ces robots prennent en plus un aspect humanoïde , ils présentent encore d’autres avantages. Ils offrent alors la possibilité de reproduire le langage non verbal et la gestuelle de l’enseignant. Ou encore, le fait d’interagir comme un humain avec l’étudiant, dans une volonté globale de rendre la discussion plus naturelle. Pour cela, ces robots ont recours à la NLG (Natural Language Generation).
Il s’agit d’une méthode d’intelligence artificielle pour retranscrire un discours ou un contenu comparable à celui d’un humain à partir de différentes données. Même si cette méthode n’est pas encore complètement maîtrisée sur les robots de téléprésence au point d’envisager un jour de les utiliser à la place de véritables enseignants dans des classes, leur utilisation en soutien peut s’avérer bénéfique. Et en particulier chez les enfants où la communication non-verbale est un élément important de l’apprentissage.
De manière générale, l’utilisation d’outils numériques en complément de l’enseignant dans l’apprentissage des langues étrangères a permis de repenser la manière d’enseigner et d’interagir avec les apprenants pour de meilleurs résultats .
Par ailleurs, grâce aux outils numériques accessibles par la plupart des étudiants ces dernières années, l’enseignement scolaire a vu apparaître une nouvelle forme d’apprentissage appelée classe inversée. Cela consiste à inverser le mode d’enseignement traditionnel en comptant sur la présence d’un accès au digital chez tous les élèves. Habituellement l’enseignant donne une leçon sur un sujet et donne ensuite des devoirs et exercices aux apprenants pour s’exercer chez soi.
En classe inversée, l’enseignant établit la leçon sous format numérique, par le biais d’une vidéo par exemple, et la fait parvenir aux élèves. Ces derniers doivent travailler la leçon en autonomie chez eux et le temps en classe est consacré à l’application de la leçon à des cas pratiques avec les étudiants.
Les méthodes traditionnelles d’apprentissage étaient auparavant non adaptées et non personnalisées. Les TIC n’intervenaient pas dans le parcours d’enseignement. Tout le monde se rappelle de ce cher Brian dans la cuisine, mais qui le connait réellement ? Personne évidemment et c’est là où les TIC ont aujourd’hui un rôle à jouer. Il a été prouvé que l’apprentissage des langues étrangères est plus intéressant et attractif lorsque celui-ci renvoie à des besoins sociaux réalistes.
L’apprenant doit pouvoir étudier dans un univers familier. Pour cela une phase de recherche et développement doit être prévue au démarrage du parcours d’apprentissage. L’intelligence artificielle est l’outil idéal pour cette phase car grâce à sa capacité d’automatisation des données. Il peut créer un parcours individualisé et adapté à l’étudiant.
Pour donner un exemple, une plateforme d’apprentissage des langues par le numérique (FRELLO lancée en 2008, ). Son fonctionnement repose sur des exercices donnés à l’étudiant dont les résultats sont traduits à l’outil sous forme de données retranscrites en algorithme. Cet algorithme permet de déceler des stratégies pédagogiques adaptées à l’élève selon ses échecs et ses réussites. L’intelligence artificielle permet ici de rendre la plateforme apprenante et évolutive en fonction des résultats de l’étudiant et ajuste ses recommandations et ses exercices au fur et à mesure. L’apprenant étudie dans un environnement toujours parlant et adapté à sa situation.
Comme évoqué précédemment, l’intelligence artificielle possède une nouvelle branche dite NLG, qui est un outil capable de générer automatiquement des textes grâce à des données traitées par un logiciel d’intelligence artificielle. Face à une multitude de données, l’être humain est parfois bloqué pour traiter toutes les informations. L’amélioration des logiciels d’intelligence artificielle et le traitement du langage naturel ont permis de pallier ces limites .
La NLG peut donc servir à différents domaines tels que la business intelligence avec l’analyse de performances commerciales et financières, le marketing avec la rédaction de fiches produit ou la rédaction sur des sujets couverts par les médias du type la météo.
Son principal avantage est la quantité qu’elle peut traiter par rapport à un humain et le fait que la génération de texte possède des paramètres adaptables (type de rédaction souhaitée, longueur, cible, etc.). Par déduction, la NLG couplée à d’autres branches d’intelligence artificielle permet d’autres innovations une fois le texte généré :
Ce nouvel outil est donc très prometteur pour l’apprentissage et l’utilisation des langues étrangères. En effet, il permet de générer un texte sur un sujet à partir d’une multitude de données. Et surtout il permet de le traduire automatiquement, voire de l’énoncer à haute voix pour la communication orale.
Les dernières innovations en termes de communications en langues étrangères même pour un non-bilingue vont en ce sens.
En effet, un robot a par exemple été développé par Baidu qui combine logiciel de traduction et reconnaissance vocale. Cela lui permet de reconnaître la langue source du locuteur et de la traduire dans la langue source souhaitée par la personne se servant du robot. Cela permet de communiquer même sans connaitre la langue étrangère.
De la même manière, les traducteurs automatiques progressent de jour en jour et les dernières innovations technologiques devraient encore élever d’un cran leur utilisation. C’est le cas notamment de Google Traduction qui, couplé à un logiciel d’intelligence artificielle de reconnaissance et synthèse vocale, permettrait à un non-bilingue non seulement de comprendre ce que son interlocuteur lui dit mais également de communiquer avec lui. Au-delà de reconnaître la langue, de la synthétiser et la traduire, grâce à l’intelligence artificielle, il serait possible d’analyser une langue dans sa tonalité et ses accents. Google Traduction serait alors en mesure de traduire un texte et de le retranscrire à voix haute avec le bon accent et la bonne tonalité. Cela mettrait fin aux voix robotiques actuellement utilisées par ce type de logiciel.
Même si ces solutions ne sont qu’au stade de développement, leur arrivée définitive sur le marché promet de grandes innovations dans la manière d’utiliser les TIC pour les langues étrangères. À l’image du monde 100 % connecté dans de nombreux domaines, les langues étrangères sont donc un énième domaine où le digital semble devenir incontournable.
Loin de remplacer un traducteur professionnel ou d’empêcher les joies d’un apprentissage immergé dans la culture du pays, ces nouveaux outils permettent malgré tout de rendre plus attractif l’apprentissage des langues étrangères, primordial dans notre société actuelle ; grâce à des solutions ingénieuses et évolutives qui intéresseront d’avantage l’apprenant et amélioreront ses performances. Et pour les derniers réfractaires à ces nouvelles méthodes d’apprentissage, les innovations en termes de traduction et communication simultanées en langues étrangères devraient permettre à tout le monde d’y trouver son compte face à un étranger et une situation auparavant difficile à appréhender. Et surtout il permet de le traduire automatiquement, voire de l’énoncer à haute voix pour la communication orale.
Léa Goux
Rédactrice scientifique
ABGI France
L’intelligence artificielle et la recherche pharmaceutique
L’impact des outils numériques sur le cerveau