Un secteur clé pour la transition énergétique, alliant puissance, innovation et faible empreinte carbone.

Les enjeux politiques

Durant la dernière présidence française du Conseil de l’Union européenne, la France a mené une offensive diplomatique pour faire reconnaître l’énergie nucléaire comme un levier stratégique face aux défis climatiques et énergétiques.

Cette énergie apparaît désormais comme un atout incontournable, tant à l’échelle européenne que mondiale, pour trois raisons principales :

• Elle est pilotable et fortement concentrée, tout en émettant jusqu’à 40 fois moins de gaz à effet de serre que le gaz naturel et jusqu’à 60 fois moins que le charbon. Par ailleurs, à production équivalente, une centrale nucléaire nécessite jusqu’à 400 fois moins d’espace qu’un parc solaire ou éolien.
• Elle permet d’améliorer la compétitivité économique, en garantissant un accès à une énergie stable et à coût maîtrisé pour les entreprises.
• Elle renforce la sécurité énergétique dans une perspective de souveraineté.

Dans cette dynamique, plusieurs initiatives et réformes européennes ont été lancées :

• L’intégration du nucléaire dans la taxonomie des investissements verts ;
• L’inclusion de l’hydrogène d’origine nucléaire dans la directive sur les énergies renouvelables (RED III) ;
• La réforme du marché européen de l’électricité ;
• La reconnaissance du nucléaire dans le règlement sur l’industrie « zéro émission nette » (NZIA) ;
• Et d’autres mesures complémentaires.

Plus récemment, la France et le Royaume-Uni, tous deux pionniers dans le domaine de la physique nucléaire, ont renforcé leur coopération scientifique en réunissant leurs instances d’excellence : l’Académie des sciences et la Royal Society. Cette collaboration scientifique vise à relancer la recherche et développement (R&D) conjointe entre les deux pays.

Les recommandations issues de ce rapprochement s’adressent aux décideurs publics et portent sur plusieurs axes stratégiques :

• Optimiser la livraison de nouvelles centrales nucléaires ;
• Développer les applications non électriques du nucléaire, notamment dans les secteurs difficiles à électrifier pour accélérer la décarbonation ;
• Démontrer des systèmes nucléaires avancés, s’appuyant sur les expertises complémentaires (réacteurs à gaz à haute température au Royaume-Uni, réacteurs à neutrons rapides en France) ;
• Assurer un approvisionnement en combustible sur le long terme, via un renforcement des investissements en R&D sur le cycle du combustible ;
• Favoriser l’émergence de carburants nucléaires avancés ;
• Garantir la durabilité du nucléaire en travaillant à une utilisation optimale des combustibles usés, grâce à leur réutilisation et recyclage dans une logique de cycle fermé ;
• Développer les compétences et formations dans le nucléaire ;
• Créer de nouvelles infrastructures de R&D dédiées ;
• Et renforcer la coopération bilatérale à travers la création d’un groupe de contact senior réunissant les expertises des deux académies.