Innover pour un recyclage durable des batteries lithium-ion
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Par Capucine Lalliard, Rédactrice scientifique
« Se déplacer tous les jours dans un véhicule électrique de 2,5 tonnes est clairement une absurdité environnementale », a déclaré Luca de Meo, directeur général du Renault Group et président de l’ACEA. Cette affirmation met en évidence la nécessité de repenser nos modes de transport. Non seulement en termes d’électrification, mais aussi de sobriété matérielle et d’adéquation aux usages.
Dans ce contexte, la micro-mobilité, longtemps considérée comme marginale, s’impose aujourd’hui comme un levier stratégique de décarbonation. Face à l’abandon progressif des moteurs thermiques, à la congestion croissante des villes et à l’urgence climatique, les véhicules légers électriques offrent une réponse adaptée aux besoins de proximité et de mobilité urbaine sur de courtes distances. Parmi eux figurent les vélos à assistance électrique (VAE), trottinettes, quadricycles, micro-voitures et véhicules à très basse vitesse.
Par ailleurs, des études récentes confirment les avantages environnementaux et sociaux des solutions de mobilité partagée. Par exemple, les services de micro-mobilité tels que les vélos et trottinettes électriques partagés permettent de réduire considérablement les émissions de CO₂ par trajet en remplaçant les déplacements en voiture individuelle. Dans certaines villes, les vélos électriques partagés peuvent réduire jusqu’à 155 g de CO₂ par trajet. Les gains sont particulièrement importants dans les zones denses où la voiture reste le mode de transport dominant.
En plus de ces bénéfices énergétiques, la micro-mobilité contribue également à réduire la pollution sonore et améliore la qualité de l’air. Elle occupe également moins d’espace au sol, un avantage essentiel dans les environnements urbains saturés.
Ces nouvelles formes de mobilité ouvrent ainsi la voie à une transformation plus profonde de la ville. Elles facilitent la réappropriation de l’espace public, renforcent l’accessibilité urbaine, et soutiennent des politiques de transition vers des centres urbains plus durables et moins dépendants de la voiture individuelle.
Pour répondre aux besoins de repenser la mobilité urbaine et atteindre les objectifs climatiques, l’industrie automobile investit de plus en plus dans les véhicules de micro-mobilité, tels que les quadricycles électriques et les micro-voitures. Ces véhicules, classés dans la catégorie européenne L6e/L7e, offrent une solution intermédiaire entre la voiture traditionnelle et les engins de micro-mobilité plus légers.
L’étude de Ewert et al. souligne que les véhicules électriques légers (LEVs), dont les quadricycles, peuvent remplacer entre 17% et 49% des trajets en voiture dans les zones urbaines. Leur faible consommation énergétique et leur format compact les rendent particulièrement adaptés aux besoins de mobilité urbaine durable, tout en favorisant une accessibilité accrue, notamment pour les usagers aux capacités motrices réduites. L’étude souligne également la nécessité d’un soutien politique pour accélérer leur adoption.
Du côté technique, les constructeurs travaillent sur de nouvelles architectures de châssis et de matériaux pour ces véhicules afin d’allier légèreté et sécurité, comme en témoignent les innovations en structure composite pour les quadricycles lourds.
Figure 1 : Composants de quadricycle de base et maillage. (Kongwat)
Les quadricycles pourraient jouer un rôle clé dans les futures offres de mobilité partagée ou intégrée dans les villes intelligentes, en complément des transports publics. Les grands constructeurs ont commencé à se tourner vers une gamme plus diversifiée de formats adaptés aux usages urbains sobres et électrifiés.
La Citroën Ami (Figure 2) incarne une nouvelle génération de micro-véhicules électriques (MVE), conçue pour répondre aux exigences croissantes en matière de mobilité durable dans les environnements urbains. Lancée en 2020, ce quadricycle électrique sans permis vise un large éventail d’utilisateurs : adolescents dès 14 ans, personnes âgées, citadins sans véhicule, ou encore usagers recherchant une alternative aux moyens de transport individuels traditionnels. Grâce à son format ultra-compact, son autonomie de 75 km et sa capacité à se recharger sur une prise domestique standard, elle s’impose comme une solution pertinente pour les déplacements urbains de courte durée.
Figure 2 : Citroën AMI
Les micro-véhicules électriques (MVE), à l’image de la Citroën Ami, offrent une réponse tangible aux défis environnementaux et à l’urbanisation croissante. Grâce à leur format compact, leur faible coût, leur sobriété énergétique et leur facilité d’usage, ces véhicules légers constituent une solution pertinente pour les déplacements du quotidien. Ces formes de mobilité dites « alternatives » permettent de répondre concrètement aux besoins de transport journalier. Elles offrent des options à la fois écologiques, accessibles et adaptées à une grande diversité d’usagers pour accéder aux services urbains.
En facilitant la mobilité des jeunes, des seniors et des personnes sans permis grâce à une conduite simplifiée et une recharge facile, la Citroën Ami illustre le potentiel de la micro-mobilité dans la lutte contre les émissions de CO₂ et la réduction de la consommation énergétique en milieu urbain. Cependant, cette transition nécessite un accompagnement par des politiques publiques adaptées.
Des études récentes soulignent que la faible empreinte énergétique et la compacité des MVE en font des atouts majeurs pour une mobilité bas carbone. En désengorgeant les infrastructures de transport tout en diminuant significativement la pollution de l’air, ils constituent une option crédible, à condition de bénéficier d’un réseau de recharge suffisamment développé.
Ainsi, la Citroën Ami ne se limite pas à une simple innovation automobile. Elle symbolise une vision renouvelée de la mobilité urbaine, plus inclusive, sobre et mieux alignée avec les impératifs environnementaux actuels.
La micro-mobilité, en plein essor dans les environnements urbains, stimule ainsi une dynamique d’innovation dans l’industrie automobile. Elle vise à proposer des solutions de transport individuelles, compactes, durables et adaptées aux nouveaux usages.
Un premier axe d’innovation majeur concerne la conception de microvéhicules électriques intelligents, qui repensent les standards automobiles traditionnels. En effet, ces véhicules ultra-compacts misent sur la réduction de l’encombrement, la sobriété énergétique et l’agilité en milieu urbain. Le projet européen H2020 LEONARDO en est une illustration emblématique avec un concept hybride entre trottinette et monowheel. Il intègre notamment des technologies avancées telles que le pilotage intuitif, l’utilisation de matériaux allégés et des batteries à recharge rapide renforçant ainsi l’autonomie et la sécurité en ville.
Le deuxième pilier de ce projet vise à développer la mobilité partagée en mettant en place des hubs intelligents de micro-mobilité. Ces stations permettent de centraliser et de rationaliser l’utilisation des véhicules légers. Toutefois, leur implantation doit être soigneusement étudiée pour être efficace. Une implantation judicieuse de ces hubs peut en effet augmenter leur efficacité opérationnelle, favoriser l’adoption par le public et réduire les trajets à vide ainsi que la congestion urbaine.
Pour terminer, la connexion numérique constitue un levier essentiel d’innovation. L’intégration des véhicules de micromobilité dans des réseaux de communication V2X (vehicle-to-everything), combinée à la connectivité 5G, permet une gestion dynamique et en temps réel des flux de transport. De plus, cette interconnectivité favorise l’optimisation de l’utilisation de l’énergie, la fluidité du trafic et la coordination avec d’autres modes de transport urbain. Elle renforce ainsi l’intelligence globale du système de mobilité.
La micro-mobilité est en train de transformer le secteur automobile. Les constructeurs ne se contentent plus de proposer des versions électriques de leurs modèles thermiques, mais explorent désormais des formats plus légers et agiles pour les trajets de courte distance. Cette évolution marque un tournant par rapport à la logique historique du « toujours plus gros, toujours plus puissant », au profit désormais d’une mobilité adaptée à l’échelle du quartier ou de la ville. Cette évolution s’inscrit en réponse à la saturation des centres urbains et à la pression réglementaire en faveur de la décarbonation.
La micro-mobilité, représentée par les véhicules électriques légers des catégories L6e/L7e, se positionne ainsi comme une solution concrète aux défis de l’urbanisation durable.
En associant sobriété énergétique, faible encombrement et intégration aisée aux infrastructures urbaines existantes, ces véhicules favorisent une mobilité plus fluide et moins polluante dans les centres urbains denses. De plus, leur potentiel pour désengorger les villes et s’inscrire dans une logique d’économie circulaire est aujourd’hui confirmé par plusieurs études. Celles-ci mettent en effet en avant leur efficacité énergétique, leur coût réduit et leur attractivité croissante auprès des jeunes générations urbaines.
Sur le plan technologique, l’essor de la connectivité 5G, de l’intelligence artificielle et des communications V2X transforme ces véhicules en éléments intelligents d’un réseau urbain intégré. Ils deviennent des nœuds actifs capables d’interagir en temps réel avec les infrastructures, les usagers et les systèmes de gestion urbaine. Cette interconnexion permet d’optimiser les flux de transport, de renforcer la sécurité et d’ouvrir la voie à une gestion énergétique plus efficace via le Vehicle-to-Grid (V2G). Ainsi, ces véhicules incarnent un nouveau modèle où la mobilité, les données et l’énergie convergent pour créer des villes intelligentes et résilientes.
Parallèlement, l’ambition des « Six Zéros » (zéro émission, zéro congestion, zéro accident, zéro gaspillage, zéro coût et zéro énergie perdue) devient un guide stratégique pour les industriels. Cette vision, portée notamment par les travaux de recherche appliquée à Rotterdam, place la micro-mobilité au cœur de la ville durable de demain.
Ainsi, la micro-mobilité s’impose comme un levier structurant de la transformation automobile, à la fois technologique, économique et sociétale.
De nombreux organismes français et européens soutiennent activement l’innovation dans le domaine de la micro-mobilité. ADEME, France Mobilités, Bpifrance ainsi que les programmes européens tels qu’Horizon Europe ou la CINEA proposent régulièrement des appels à projets. Ces dispositifs visent à financer des initiatives innovantes : véhicules électriques légers, infrastructures de recharge, services de mobilité partagée, solutions numériques, etc. Voici une sélection des appels à projets actuellement ouverts auprès de ces structures.
NOM DE L’APPEL A PROJETS | ORGANISME PORTEUR | OBJECTIF PRINCIPAL | DATE LIMITE DE DEPOT | LIEN OFFICIEL |
Appel à projets d’innovation « Routes et Rues » 2025 | Ministère de l’Aménagement du Territoire / Cerema | Développement de système de transport intelligent en faveur de la décarbonation des mobilités | 09/05/2025 à midi | Appel à projets d’innovation « Routes et Rues » : lancement de l’édition 2025 | Cerema |
AVELO 3 | ADEME | Favoriser l’usage du vélo sur tout le territoire, avec un focus particulier sur les zones peu denses et rurales. | 19/05/2025 | AVELO 3 – 3ᵉ relevé | Agir pour la transition écologique |
Accompagner le déploiement des zones à faibles émissions (ZFE) | Ministères de l’Aménagement du territoire et de la Transition écologique | Soutenir les collectivités dans le déploiement des zones à faibles émissions (ZFE) pour réduire les polluants, améliorer la qualité de l’air et protéger la santé publique. | 15/12/2025 | Accompagner le déploiement des zones à faibles émissions (ZFE) |
NOM DE L’APPEL A PROJETS | ORGANISME PORTEUR | OBJECTIF PRINCIPAL | DATE D’OUVERTURE | LIEN OFFICIEL |
Driving urban transitions to a sustainable future (DUT) | DUT Partnership | Financer des projets de recherche et d’innovation transnationaux visant à relever les défis urbains et à aider les villes dans leur transition vers une économie plus durable. | 09/2025 | Driving Urban Transitions to a sustainable future – DUT Partnership |
La micro-mobilité, en réduisant les émissions de CO₂ et la congestion urbaine, s’impose comme un levier clé pour des villes plus écologiques. Au-delà des possibilités de financement, incluant CIR, CII, et les aides directes, l’accompagnement d’ABGi au travers de ses 4 piliers « innovation, operations, technology et ESG » devient clé dans la transition vers une mobilité durable. Nos équipes sont convaincues que l’innovation dans les véhicules légers électriques et l’intégration de ces solutions dans des politiques publiques adaptées, permettront de construire une mobilité urbaine plus inclusive et respectueuse de l’environnement. Ainsi, en soutenant cette transformation, ABGi se positionne comme un acteur essentiel dans l’accompagnement des entreprises vers des solutions de mobilité durables et innovantes.
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