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Zoothérapie, médiation animale, interactions avec l’animal à but thérapeutique, thérapie assistée par l’animal… Autant de noms pour définir une même chose qu’est la pratique de soins et bienfaits thérapeutiques par le contact animalier.La médiation animale est une relation d’aide à visée préventive ou thérapeutique dans laquelle un professionnel qualifié, concerné également par les humains et les animaux, introduit un animal d’accordage auprès d’un bénéficiaire. Cette relation, au moins triangulaire, vise la compréhension et la recherche des interactions accordées dans un cadre défini au sein d’un projet.
La médiation animale appartient à un nouveau champ disciplinaire spécifique. En effet, il utilise les interactions homme-animal au bénéfice de chacun d’eux, l’un apportant ses ressources à l’autre. (toute influence réciproque entre un humain et un animal au bénéfice des deux) .
Cette médiation animale est le plus souvent étudiée avec les chiens, les chats, les chevaux, les dauphins. Elle connait depuis quelques années un essor important. Ainsi, elle est aujourd’hui présente et étudiée avec différents publics que ce soit des personnes âgées ou des enfants, handicapées ou hospitalisées.
Une étude sur l’impact de la médiation animale sur des patients Alzheimer a été réalisée en 2017 . Pour cela, des groupes de patients ont été amenés à faire des séances de médiation animale avec un chien. 5 séances au total à raison d’une toutes les deux semaines. En parallèle un groupe témoin a été formé de patients qui ont réalisé des séances d’atelier de cuisine.
Cette étude a permis de mettre en évidence que la médiation animale permet une amélioration de la communication entre les personnes. On parle alors d’un effet socialisateur avec une augmentation des comportements sociaux. Les angoisses et les plaintes des personnes diminuent puis disparaissent au cours des séances. Toutefois, les résultats n’ont pas permis de conclure à une amélioration des effets sur l’anxiété dans le temps.
L’étude a également permis de confirmer que la médiation animale optimise les repères socio-temporels.
Ces résultats ne sont, néanmoins, observables qu’au cours des ateliers. En effet, aucune modification n’a été constatée au cours de la vie quotidienne concernant les troubles du comportement ou les troubles de mémoire.
Cette étude ayant été menée sur un très petit groupe, il est nécessaire de ne pas généraliser les résultats obtenus. Toutefois, cette étude permet d’identifier des pistes de préconisation et des points de vigilance afin que la médiation animale soit plus pertinente et opérante.
Mais la médiation animale n’est pas réalisée uniquement avec le chien. Des études mesurent l’impact de séances d’équithérapie chez des enfants présentant des troubles autistiques.
La Société Française d’Equithérapie définit l’équithérapie comme « un soin psychique médiatisé par le cheval et dispensé à une personne dans ses dimensions psychiques et corporelles ».
Des résultats obtenus sur l’autisme ont permis de constater une amélioration dès la première séance. Les fonctions telles que la communication, l’imitation ou encore la régulation perspective, émotionnelle et motrice s’améliorent. Les bénéfices obtenus sont croissants et durables. Enfin, les différents bénéfices sont généralisables en dehors du contexte de l‘équithérapie. Plus particulièrement pour les compétences relationnelles.
La médiation animale dans le domaine de l’autisme présente donc des effets bénéfiques. L’animal est alors un médiateur qui permet d’apaiser les angoisses de l’enfant. Petit à petit il peut parler et exprimer ses ressentis.
Toutefois, l’équithérapie doit être pratiquée et inclue dans un programme thérapeutique avec un projet personnalisé pour chaque enfant. Elle nécessite un cadre bien défini, médicalisé avec des thérapeutes expérimentés. Idéalement, ils doivent voir une formation dans les troubles du développement de l’enfant et une bonne connaissance du cheval.
D’après ces études, il a été possible de démontrer que l’équithérapie est une rééducation efficace des fonctions neuropsychologiques impliquées dans le développement de la communication et de la socialisation, ainsi que dans la régulation cognitive et émotionnelle. Pratiquée dans de bonnes conditions, elle permet des échanges adaptés, des acquisitions cognitives, sensorielles et motrices.
Les travaux se poursuivent actuellement avec l’étude dans différents troubles de l’enfant. Et en particulier sur les troubles de l’adaptation sociale, les troubles émotionnels ou encore les troubles hyperkinétiques.
En France, c’est dans les années 80 que les chiens guides d’aveugles commencent à être connus. Ce sont les chiens d’assistance les plus connus mais ce ne sont pas les seuls. Il existe en effet des chiens d’assistance pour adultes et enfants en fauteuil, des chiens dits d’éveil, ou encore dits d’accompagnement social.
Ces chiens d’assistance ont pour but de favoriser l’autonomie, la rééducation, la communication ou encore le lien social des personnes en situation de handicap. L’aide de ces chiens n’est donc pas que motrices mais aussi mentale, psychique ou même sensorielle.
Ces chiens reçoivent une éducation spécialisée qui dure deux ans avant de pouvoir être placés en familles. Une fois placés, ils font partie intégrante de la famille et deviennent indispensables au quotidien des personnes en situation de handicap.
Et qu’en est-il des domaines de la recherche et des pathologies ?
Selon une étude réalisée en 2016, 45% des Français souhaiteraient avoir accès à de la médiation animale en entreprise .
Depuis peu, la médiation animale arrive en entreprise pour la prévention des risques psycho-sociaux. Elle favorise ainsi le bien-être des salariés. Toutefois, dans ce milieu, la médiation animale doit être effectuée selon certaines conditions afin que l’animal ne soit pas juste un élément récréatif dans des bureaux.
Outre la médiation animale, dans certains pays, il est possible de venir travailler avec son animal de compagnie. Une étude a pu montrer que la présence de chiens dans l’entreprise permet d’observer une différence en termes de stress ressenti par les employés. En effet, l’animal devient alors vecteur de lien. Le regarder dormir ou jouer avec lui une minute permet de réaliser des micro-pauses nécessaires pour une meilleure concentration et ainsi une meilleure productivité.
Et vous, seriez-vous prêt à venir travailler avec votre chien ou votre chat ?
Par Charlotte TOSO
Rédactrice scientifique
ABGI France
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1 – Qu’appelle-t-on-médiation-animale
3 – Les Français et la zoothrapie
4 – Preliminary investigation of employee’s dog presence on stress and organizational perceptions