La gestion de l’empreinte carbone par les entreprises

Qu’est-ce que l’empreinte carbone ?

L’empreinte carbone est la quantité de gaz à effet de serre (GES) émise par l’activité d’un être vivant, d’une entreprise, d’un Etat, ou par la production d’un bien ou d’un service.

Bien qu’exprimée en CO2 (en réalité en CO2 équivalent), l’empreinte carbone intègre tous les GES, à savoir :

  • Le méthane (CH4) ;
  • Le protoxyde d’azote (N2O) ;
  • Les hydrofluorocarbures et per fluorocarbures (HFC et PFC) ;
  • L’Hexafluorure de soufre (SF6).

L’empreinte carbone en entreprise est découpée en 3 périmètres :

  1. Tous les gaz à effet de serre émis directement par l’entreprise et liés à la production ;
  2. Les émissions liées à l’énergie. Ce sont les émissions créées lors de la fabrication de l’énergie consommée par l’entreprise ;
  3. Les autres émissions indirectes. Toutes les activités qui ne sont pas directement liées à la production de l’entreprise (achat de marchandises ou de services, transport, gestion des déchets, etc.). Ces émissions représentent la majorité des émissions générées par l’entreprise.

Quelle tendance dans le monde professionnel aujourd’hui ?

La dernière étude réalisée auprès de plus de 11 000 entreprises par le Carbon Disclosure Project (organisation qui publie des données sur l’impact environnemental des plus grandes entreprises) et publiée en février 2022, illustre plusieurs faits marquants.

Les émissions indirectes (périmètre 3) sont 11,4 fois supérieures aux émissions liées à son activité propre (périmètre 1 et 2), cependant, seules 20% déclarent ce type d’émissions.

A l’inverse, 70% des entreprises déclarent leurs émissions directes (périmètre 1) et 62% celles liées à l’énergie (périmètre 2).

Si les entreprises sont donc sensibilisées sur les actions en interne, des efforts restent à entreprendre du côté de leurs fournisseurs.

Cette tendance est corroborée par le manque d’engagement qu’elles imposent à leurs fournisseurs.

Parmi les entreprises qui sont elles-mêmes engagées sur les 3 thématiques clés : changement climatique, déforestation, sécurité de l’eau, seulement 38% d’entre elles engagent leurs fournisseurs sur le changement climatique et 16% sur la sécurité de l’eau.

Comment faciliter le calcul de l’empreinte carbone ?

Aujourd’hui, beaucoup de données sont disponibles au travers de multiples sources. Cependant, l’accès à ces dernières et leur analyse n’est pas toujours évident. Les algorithmes permettront de collecter un grand nombre de données, de les traiter automatiquement et de les modéliser. Ils offriront ainsi aux entreprises une cartographie très fine de données à un instant T.

Afin d’améliorer et de faciliter cette mesure par les différents acteurs concernés, l’Intelligence Artificielle (IA) pourra être un moyen concret et rapide pour réaliser un calcul plus précis et complet.

Quelles actions pour la réduire ?

Afin de réduire l’empreinte carbone, les différents acteurs ont la possibilité de mettre en place une stratégie d’Approvisionnement Durable. Cette stratégie couvre 6 aspects-clés pour parvenir à une réduction cohérente des impacts environnementaux, sur toute la chaîne de valeur.

  • Stratégie : lier la stratégie de sourcing et d’approvisionnement à la stratégie environnementale de l’entreprise d’entreprise ;
  • Communication : communiquer sur les résultats en découlant, aux fournisseurs et aux parties prenantes ;
  • Process Interne : systématiser l’inclusion de critères environnementaux dans la sélection des fournisseurs ;
  • Infrastructure technologique : collecter des données permettant d’intégrer les indicateurs de performance environnementale des fournisseurs. Corréler ces indicateurs à l’analyse des dépenses, pour mieux gérer le panel.
  • Engagement fournisseurs : engager les fournisseurs sur les piliers du développement durable, comme les 3 thématiques évoquées plus haut, et piloter leurs engagements ;
  • Humain : former les collaborateurs concernés aux achats durables.

En synthèse

Pour conclure, des mesures environnementales doivent être prises rapidement et à grande échelle pour développer des chaînes d’approvisionnement durables et atteindre les ambitions mondiales.

Si la dynamique est positive, elle reste encore insuffisante pour atteindre l’objectif d’une hausse de la température de 1,5°C d’augmentation maximum. Cela ne sera possible qu’en activant à la fois les leviers internes, et en renforçant sensiblement les engagements externes, pour partager cette dynamique sur toute la chaîne d’approvisionnement. La technologie quant à elle, si elle n’est pas un levier en soit, peut fortement contribuer à simplifier la valorisation des impacts des actions engagées.

Sources

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