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Quoi de plus d’actualité que le réchauffement climatique ? Depuis quelques années, on ressent une prise de conscience générale, et pas seulement des spécialistes du domaine. En effet, la fréquence des événements météorologiques extrêmes, les tempêtes, les sécheresses, les inondations plus fréquentes ou encore la dégradation de l’écosystème sont autant d’éléments qui inquiètent. Le monde sera confronté à des conséquences catastrophiques sans l’élimination des émissions mondiales de gaz à effet de serre dans un délai de trente ans. Et pourtant, ces dernières ne cessent d’augmenter d’années en années.
La prise de conscience se constate au travers de plusieurs grandes étapes. Les premières prévisions du chimiste suédois Arrhenius en 1896 démontrent que l’augmentation du CO2 atmosphérique entraînera l’augmentation des températures. Par la suite, G. S. Callendar, en 1938, prouve l’existence du réchauffement climatique du à l’émission de gaz à effet de serre. Enfin, en 1979, le rapport Charney confirme l’impact des activités anthropiques sur le climat. Pourtant, depuis, peu d’actions concrètes ont été menées.
Au-delà de la nécessité d’une prise de conscience individuelle et de la responsabilisation de chacun, à l’ère des nouvelles technologies, de nombreux industriels et chercheurs se penchent sur le développement de nouvelles techniques pour nous aider à minimiser ce phénomène.
Le rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) sur le climat de 2018 ne prévoit aucun scénario dans lequel nous sommes capables de maintenir le réchauffement climatique à 1,5 °C dans les conditions actuelles. En effet, pour stabiliser la température mondiale, nous devons cesser efficacement d’émettre du CO2 dans l’atmosphère. Une grande partie des recherches menées ces dernières années s’orientent sur les nouvelles technologies permettant la capture du CO2.
La société suisse Climeworks, a mis au point une technologie qui permet de capturer le CO2 présent dans l’air. Le principe est le suivant : l’air est aspiré puis projeté sur un filtre qui capture le dioxyde de carbone grâce à un agent chimique présent sur ce dernier. Ainsi, l’air exempt de CO2 est ensuite rejeté dans l’atmosphère. Lorsque le filtre est saturé, il est chauffé à 90 °C. Le CO2 ainsi récupéré se revend pour diverses applications telles que fertiliser des plantes, gazéifier des boissons ou encore fabriquer des agrocarburants.
L’innovation ne s’arrête pas là puisque l’excédent de dioxyde de carbone peut être stocké sous forme minérale. En effet, l’injection du gaz, mélangé avec de l’eau à 700 mètres sous terre, permet sa transformation sous forme de roches calcaires en moins de deux ans. Cette transformation est rendue possible grâce à une réaction chimique avec le basalte. Cette technique permet un stockage sous forme solide et donc plus stable. En revanche, la mise en œuvre de cette nouvelle technologie est coûteuse et énergivore, ce qui contraste les résultats obtenus.
Des chercheurs du MIT (Massachusetts Institute of Technology) ont récemment publié leurs résultats concernant un procédé plus efficace. Ce dernier demande 10 fois moins d’énergie que la solution proposée par Climeworks. Celui-ci repose sur un principe de batterie. Il s’agit d’un système composé de nombreuses cellules, constituées d’électrodes recouvertes d’un composé appelé la polyanthraquinone. Lors du passage d’un flux d’air, le dioxyde de carbone est retenu par les électrodes chargées en électricité. Cette nouvelle technologie, présentée comme révolutionnaire, fonctionne peu importe la concentration de dioxyde de carbone présente dans l’air. Elle offre aussi des perspectives intéressantes quant à l’industrialisation de la solution et la capture de grandes quantités de CO2.
Et si l’intelligence artificielle devenait un élément central dans la lutte contre le réchauffement climatique ? En effet, l’intelligence artificielle et le machine learning sont des outils considérables dans cette lutte. Leur utilisation peut nous aider à comprendre l’état du climat actuel, à prédire les prochains événements météorologiques, ou encore à créer de nouveaux produits et services pour minimiser l’impact de l’activité humaine. Ainsi, plus nous les utiliserons, plus nous aurons de chances de retarder et de diminuer les effets du changement climatique.
La société Metron, spécialiste de l’intelligence artificielle, propose une plateforme d’intelligence énergétique à destination d’industriels. En effet, cette solution collecte, agrège et analyse les données en temps réel afin de proposer des actions à réaliser. L’objectif est de permettre une réduction de 5 à 15% de la consommation d’énergie des industries, et donc la réduction de leur impact sur l’environnement.
En utilisant les informations fournies par les algorithmes d’apprentissage machine, Google réduit de 15% la quantité d’énergie utilisée dans ses centres de données. En effet, ces solutions peuvent aider d’autres entreprises à réduire leur empreinte carbone.
L’entreprise Wintics propose une solution qui exploite et analyse en temps réel les images des voies de circulation prises par les caméras de surveillance aux intersections. Ainsi, ces données sont traitées et utilisées pour adapter la durée des feux en réduisant au maximum les temps d’arrêt.
L’IA est désormais partout dans notre quotidien et outre l’aide à la prise de décision, elle influe parfois sur notre façon de penser et nos actions sans même que nous puissions nous en apercevoir. En effet, le pouvoir de suggestion de certains algorithmes est tel qu’il pourrait permettre une sensibilisation de masse aux problèmes environnementaux.
Prenons l’exemple de YouTube. On compte aujourd’hui plus de vidéos vues sur YouTube que de recherches effectuées sur Google. De plus, une grande majorité de ces vidéos sont visionnées suite à une suggestion faite par l’algorithme. Une modification infime de ce genre d’IA pourrait sensibiliser une plus grande part de la population et influer sur la vision et donc les actions de chacun.
Aujourd’hui, la science est plus que jamais mise au service de l’environnement en développant des solutions innovantes pour limiter le réchauffement climatique et ses impacts. Cependant, ces nouvelles technologies ne représentent qu’une infime partie des mesures qui permettraient d’espérer un avenir plus serein pour notre planète. En effet, les actions isolées ne présentent pas de grand intérêt, et la prise de conscience doit désormais se transformer en actes. Ainsi, c’est l’association de toutes les solutions qui offrira un espoir de gagner ce combat et cela se fera au travers d’actions concrètes et coordonnées entre les différents acteurs mondiaux. Cela passera inévitablement par un changement radical de nos habitudes.
Par Mylène PAWELEK
Consultante chez ABGI France
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